1.3 Hiver 1943


Mémorial de Treblinka

Mémorial de Treblinka

Contrairement aux camps d’Auschwitz, Treblinka ne disposait pas de fours crématoires. Lorsque la fermeture du camp fut envisagée, ordre fut donné de faire disparaître les corps se trouvant dans les fosses communes. Déterrés, les corps furent brûlés dans de vastes bûchers. Selon l’historien Wassili Grossman11, après une visite d’Heinrich Himmler, l’ordre arrive de « procéder à la crémation des cadavres enterrés et de les brûler jusqu’au dernier, emporter hors du camp la cendre et les scories, les disperser dans les champs et sur les routes. » Le travail commence pour exhumer des centaines de milliers de cadavres.

Nul ne devait savoir ce qui se passait dans le camp. Certaines déportations se faisant à l’origine depuis Varsovie dans des trains normaux, les nazis faisaient croire qu’il s’agissait d’un transfert vers des terres libres à l’est. Selon Vassili Grossman12, « les Allemands obligeaient leurs victimes à acheter des billets de chemin de fer jusqu’à la gare d’Ober Maïdan. C’était par ce nom de code que les Allemands désignaient Treblinka. » C’est là que commence le creusement de fosses à crémation. Il y en eut trois de construits, chacun pouvait accueillir en une fois 3 500 à 4 000 corps.

« Ceux qui ont participé à ce travail racontent que ces fours faisaient penser à de gigantesques volcans : une chaleur effrayante brûlait le visage de ceux qui travaillaient là, la flamme jaillissait à une hauteur de huit à dix mètres, les colonnes d’une épaisse fumée noire montaient jusqu’au ciel et stagnaient en l’air en un lourd rideau immobile. La nuit, les habitants des villages environnants pouvaient voir les flammes à trente ou quarante kilomètres de distance ; elle s’élevait au-dessus des forêts de sapins […]. Cet atelier monstrueux fut en activité pendant huit mois, […] »

— Vassili Grossman, op. cit. (2005) pp. 434-435

Le travail dura 4 mois d’avril à juillet 194313.

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