5. Prise de conscience alliée

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Intérieur des baraquements

Intérieur des baraquements

Entre 1940 et 1942, les premières informations parviennent aux Alliés. En particulier, celles concernant les massacres commis par les Einsatzgruppen à l’Est, premier mode d’extermination des Juifs par des Kommandos. Ils reçoivent également des rapports de Witold Pilecki, fondateur de l’armée secrète polonaise volontairement infiltré parmi les prisonniers du camp, dès septembre 1940. Le télégramme RiegnerNote 4 du 8 août 1942 leur confirme la politique d’extermination qui est menée par le Troisième Reich. Lire la suite

6.2.2 Propagande alliée

Pelote à épingles représentant Hitler, États-Unis, vers 1941.

Pelote à épingles représentant Hitler, États-Unis, vers 1941.

À partir de la déclaration de guerre, les Alliés développent contre le Führer, principal dirigeant du IIIe Reich, différentes approches en matière de propagande. La propagande alliée a beaucoup utilisé le ridicule contre Hitler, détournant ses poses habituelles, le présentant comme un

Affiche américaine ridiculisant Hitler.

Affiche américaine ridiculisant Hitler.

personnage manipulateur. À partir de 1944, il est également présenté comme un monstre. Ainsi Pierre Dac ridiculise abondamment Hitler, dans un premier temps dans l’Os à Moelle, brocardant notamment les célébrations de l’anniversaire du Führer dans un échange de télégrammes avecMussolini265, puis à Londres à partir d’octobre 1943, par exemple, en mettant en avant les choix militaires désastreux de Hitler dans une petite recette culinaire pratiqueLe Soufflé Intuitif, à la Manière du Père Adolf, extraite du Manuel de Cuisine Stratégique de Berchtesgaden266, dans des chansons reprenant des ritournelles très connues en France avant la guerre267. Les volte-face de la Hongrie et l’attentat de Rastenburg fournissent aussi au chansonnier l’occasion de ridiculiser les soutiens de Hitler : des dirigeants d’États satellites de plus en plus dubitatifs, tancés par Hitler qui croit toujours en la victoire finale268. Lire la suite

5.6.1 Aux abois

Les ordres de Hitler à ses troupes deviennent de moins en moins possibles à

« Hitler doit mourir pour que l'Allemagne vive » : graffiti sur une baraque du camp de la mort de Buchenwald, libéré par l'armée américaine, avec Hitler pendu en effigie (avril 1945).

« Hitler doit mourir pour que l’Allemagne vive » : graffiti sur une baraque du camp de la mort de Buchenwald, libéré par l’armée américaine, avec Hitler pendu en effigie (avril 1945).

exécuter, compte tenu de l’écrasante supériorité de l’Armée rouge et des Alliés. Les réunions entre Hitler et son chef d’état-major (depuis juillet 1944) Heinz Guderian sont de plus en plus houleuses et ce dernier finit par être renvoyé le 28 mars 1945. Lire la suite

8.2 Les Alliés et la Solution finale

Des hommes courageux ont bravé toutes les difficultés pour tenter de prévenir les Alliés. Ainsi Witold Pilecki se fait intentionnellement capturer et interner à Auschwitz, avant de faire passer un rapport à la résistance polonaise en 1940 (qui sera transmis au gouvernement britannique en 1941). Jan Karski, délégué à Londres par la résistance polonaise, après s’être infiltré dans le ghetto de Varsovie, fait un rapport qu’il transmet en main propre au gouvernement polonais en exil ; il rencontrera notamment le ministre des affaires étrangères britannique et en 1943 le président Roosevelt pour le leur présenter. Mais son rapport rencontre surtout de l’incrédulité, même auprès des communautés juives de ces deux pays.

Le résistant chrétien Kurt Gerstein, entré dans la SS pour la combattre de l’intérieur, tente d’alerter le monde dès l’été 1942 sur les gazages qu’il a vu en personne à Bełżec, et se suicide en juillet 1945, après avoir témoigné de ce qu’il avait vu. Depuis la Suisse, le télégramme Riegner du 8 août 1942 informe Londres et Washington de la Solution finale en cours. De façon générale, ces informations n’ont pas ou peu été crues, et n’ont suscité aucune réaction particulière des gouvernements et des opinions des pays alliés. Même des organisations juives ont refusé de croire les chiffres et les descriptions qui leur étaient faites de la machine de mort nazie149. Lire la suite